5/10La cité de l'Arche - Tome 1 - Ville lumière

/ Critique - écrit par athanagor, le 03/06/2010
Notre verdict : 5/10 - Sans triomphe (Fiche technique)

BD d'anticipation dans une capitale française à l'âme morte, ce premier tome, pourtant construit sur de bons principes, ne parvient pas à retenir l'attention.

Dans un Paris futuriste et sale, ceint de hauts murs gris dont l'aspect se perd dans les hauteurs, subsiste une humanité automatique et orwelienne, vêtue essentiellement d'habits couleur taupe et dont les rêves s'arrêtent aux faubourgs de leur quotidien. Face à cette réalité, un réseau souterrain planifie des actes terroristes dans le but de mettre à terre l'ordre établi. Mais peu importe tout cela, car à la nuit tombée, la cité est le repère d'étranges créatures qui forcent les survivants à l'égalité.

Vu comme ça, avec ce mélange de 1984 et de La machine à remonter le temps, on pourrait se réjouir. Une BD de science fiction un peu politisée, avec un propos et une tentative de message, on n'en voit pas des masses. L'ambiance est posée et tout est fait pour fabriquer une histoire prenante : un cadre familier, un scénario d'anticipation glauque et désespéré, une humanité ovine et manipulée confrontée à une frange ultra, et un absolu, interdit par des enceintes, qui nous est aujourd'hui familier et dont on serait curieux de connaître le sort que leur ont réservé les auteurs.

Malheureusement, est-ce un effet du rythme narratif, de l'exposition des situations ou du dessin rondouillard de Boiscommun, la pilule ne passe pas. Les 56 pages de l'album sont lues sans grande envie et on n'arrive pas à se passionner pour les histoires quotidiennes des personnages. Et il est vrai que dans le contexte général, celles-ci font assez pâle figure. Le récit, dans sa majorité, ressemble à une diversion élaborée pour nous éloigner du fond, à l'exception des passages centrés sur la résistance, encore que ceux-là sonnent vite creux. L'intérêt n'est véritablement réveillé que dans la toute dernière page et on se sent en droit de s'offusquer de s'être vu cacher cet aspect de l'histoire. On a alors l'impression de s'être fait traîner sur un album dont le seul but n'est pas d'introduire la série, mais de lui fournir un nombre raisonnable de tome.

Au final, subsistera une curiosité à l'endroit du prochain épisode, avec l'espoir que celui-ci ne consistera pas, lui aussi, dans le long développement de points maigres. Ceci dit cette curiosité ne s'apparente en rien à un quelconque enthousiasme.