5/10Codex Sinaïticus - Tome 1 - Le Manuscrit de Tischendorf

/ Critique - écrit par athanagor, le 30/01/2009
Notre verdict : 5/10 - La Bible d'époque (Fiche technique)

Tags : codex sinaiticus tome testament manuscrit arnaud delalande

Un quatuor tout frais d'auteurs s'attèle à nous raconter quel genre d'inhalation Moïse fît sur le mont Sinaï, un soir qu'il promenait les brebis de Jethro.

Encore une fois, nous voici face à un récit avec, en toile de fond, le Vatican et ses sombres secrets, thématique décidément très en vogue. En même temps, il ne faut pas s'en étonner, la collection La Loge Noire ouvrant chacun de ses ouvrages sur cette citation d'Honoré De Balzac « Il y a deux Histoires ; l'Histoire officielle, menteuse, puis l'Histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements ». Partant de là, on a généralement le choix entre la politique et la religion, et vu que la politique on en a tous les jours à la télé et que la BD cherche le plus souvent à nous faire quitter le quotidien... On attend néanmoins avec impatience le gars qui trouvera une troisième solution capable de supporter une histoire mystérieuse et pleine de fureur.

Donc il s'agit encore d'une histoire autour de l'Eglise et des secrets qu'elle recèle. Bâtie, cette fois-ci, autour du nom de Dieu et du premier exemplaire de la Bible contenant le secret qui permet, comme Moïse face au buisson ardent, de contempler la face de notre créateur, on suit la quête d'un jeune homme, héritier d'un père érudit et très au fait des secrets les mieux gardés, à la poursuite de ce graal qu'est le Codex Sinaïticus. Cette BD est le résultat d'un travail d'équipe, plus précisément de quatre auteurs tout nouveaux tout chauds, qui fourbissent là leurs premières armes, à l'exception d'Alessio Lapo, déjà dessinateur d'Antoine Sèvres. NotonsBehold Pharaoh... Juvisy !
Behold Pharaoh... Juvisy !
au passage que le coloriste, Antoine Quaresma, qu'une fois de plus on ne voit pas mentionné sur la couverture, est de loin le plus expérimenté des désormais 5 larrons, avec 9 réalisations au compteur.

Malgré une véritable envie de bien faire, le tout est malheureusement assez décevant, en ce qu'il ressasse et réemploie des idées déjà vues, qu'il ne faut, de plus, pas aller chercher bien loin dans la culture BD ou cinématographique : la congrégation vaticane qui suit le héros de près, l'aidant dans sa quête fait penser à l'Opus Dei du Da Vinci Code, et encore pas le livre, mais le film de Ron Howard. D'ailleurs, même le chef de cette assemblée a des airs d'Alfred Molina. Le thème de l'héritage lourd de conséquence et précieux pour l'humanité, à la charge d'un fils qui doit tout découvrir, de la part d'un père absent et peu communicatif, renvoie directement à la thématique de Le cercle de Minsk, déjà chez Glénat, avant de secouer des souvenirs du troisième volet des Indiana Jones. Enfin l'alternance entre les deux dessinateurs, se chargeant l'un du présent, l'autre des épisodes passés, est déjà utilisé dans Le Triangle Secret, toujours chez Glénat. Doit-on préciser, qu'en plus et au milieu de tous ces éléments familiers, viennent se glisser les désormais traditionnels Nazis, membres d'une secte dédiée à la découverte d'objets sacrés pour le bon plaisir du mystique Führer. Le tout suscite donc une mauvaise impression de déjà vu, renforçant encore davantage le sentiment d'insistance ressenti à la découverte du thème des secrets d'église.

Le véritable souci vient donc de là, et handicape l'ensemble de l'ouvrage, jusqu'au point de masquer le bon travail de construction du scénario et l'excellent trait de crayon de Giuseppe Quattrocchi. AvMouais...
Mouais...
ouons toutefois qu'il est très difficile sur cette thématique du secret de faire du neuf, tant les ficelles sont connues et utilisées. A l'instar des éditions Soleil, dont la collection Secrets du Vatican produit alternativement des perles et des bouses, les éditions Glénat, lancées dans cette thématique, semblent sur le point de prendre cette même route. Ce genre propose pourtant des albums qui s'avèrent être des bonnes surprises quand le scénario va chercher au delà du simple complot et s'aventure avec panache dans le fantastique et le mystique. Dans cet esprit, Soleil offre L'Ordre des Dragons et Glénat, L'Eternel. Mais là où Soleil propose les Carnets secrets du Vaticans, Glénat semble nous donner cette série qui n'augure rien de bon. Pourtant, il s'est vu des tome 1 tristes et penauds annonçant des suites flamboyantes, souhaitons que cette série en rejoigne les rangs.