8/10Les Grands soldats - Tome 1 - Une aventure de Cathal Cram

/ Critique - écrit par plienard, le 14/12/2010
Notre verdict : 8/10 - L’Histoire en grand (Fiche technique)

Le roi de Prusse est ravi de sa nouvelle acquisition : un berger irlandais colossal qui va remplir les rangs de son armée de géants.

Le roi de Prusse Frédéric-Guillaume Ier est autoritaire, vulgaire, capricieux, colérique et parfois violent. Il est très peu cultivé et sa seule passion est son armée. Et il s'est mis en tête de créer une armée de géants. Il fait recruter les plus grands hommes parmi la Prusse et à l'étranger si nécessaire. Tous les moyens sont bons pour le recrutement, même l'enlèvement. Cathal Crann est un colosse irlandais. Le colonel Van Dijk, parcourant l'Europe à la recherche d'hommes dans son genre, lui propose d'intégrer l'armée de Prusse avant de l'embarquer de force jusqu'à Potzdam après son refus. Sur la route, les deux hommes apprennent à s'apprécier et Cathal fait preuve de grandes qualités. Une vie incroyable commence alors pour lui.


Drôle d'histoire que nous raconte là Laurent Rivelaygue et que dessine Olivier Tallec. Tiré d'une histoire vraie (le roi de Prusse qui a créé une armée de géant) et reprenant quelques personnages historiques (le roi de Prusse, James Kirkman, Redivanoff), le scénariste invente cet irlandais colossal capable de devenir complétement fou quand on le met en colère. Selon Cathal, un chien rouge est dans sa tête. Si l'on croit, tout d'abord, à une métaphore de sa colère, le chien finit par prendre forme et réellement sortir pour déchiqueter les assaillants de Cathal. Car, l'irlandais, malgré toute sa sympathie et sa gentillesse qui vont charmer Hilde, la fille de son hôte, ne se fait pas que des amis. Si le roi est content de son nouveau joujou, son arrivée fait perdre de l'influence à certains et la jalousie fait le reste.


On se prend d'amitié pour Cathal Crann dès le début. Ce jeune berger irlandais va être enlevé et éduqué par l'armée, logé et nourri, va rencontrer l'amitié et l'amour, mais aussi la bêtise et la haine. Il gardera pourtant une certaine intégrité tout le long de l'histoire. Tous ces sentiments sont superbement exprimés par le dessin d'Olivier Tallec. Avec un style simple, mais très expressif, il parvient à montrer toutes les émotions des personnages et des situations. Ce n'est pas le plus beau dessin du monde, mais il est cohérent tout le long de l'histoire. Le dessin résonne parfaitement avec l'atmosphère à la fois dramatique, humoristique et fantastique. Il n'y a quelquefois que des ombres et des couleurs jetées à travers la case, mais tout s'exprime clairement.

Voilà deux auteurs qui ont su trouver la bonne équation entre leur talent respectif. Une belle découverte avec une fin superbe. La collection Bayou des éditions Gallimard recèle de petits bijoux.