7.5/10Plunk ! - Tome 3 - Génération Plunk !

/ Critique - écrit par riffhifi, le 01/04/2009
Notre verdict : 7.5/10 - Go ahead, Plunk, make my day (Fiche technique)

Tags : plunk auteur letzer cromheecke imprime texte tome

Un Plunk en-dessous des deux premiers tomes, mais le bonhomme rose reste une bouffée d'absurdité désaltérante dans un monde de rationalisme. Miam.

Après avoir abandonné leur lectorat pendant une dizaine d'années, les auteurs de Tom Carbone sont revenus avec Plunk !, une série inqualifiable qui peuple les pages de Spirou à coups d'incongruité depuis 2006. Le personnage est issu de la série Taco Zip, créée par Luc Cromheecke il y a une trentaine d'années.

Grâce soit rendue à Cromheecke et à Laurent Letzer pour leurs idées, bien que ce troisième tome fonctionne moins bien que les deux précédents recueils. Trop d'histoires longues, notamment (deux pages complètes répondent à la définition de « long », dans le cas de Plunk), qui diluent l'effet de chute ; trop de vrais mots (certes tous anglophones, ce qui ajoute au décalage et à l'aspect clairement anglo-saxon de l'humour distillé), là où précédemment ne subsistaient que les onomatopées abstraites... Mais quand on aime, on ne chicane pas : Plunk ! continue à briller comme le joyau d'humour absurde qu'elle est, avec son petit bonhomme rose et vert au nez-trompette, dont les lieux de vie privilégiés restent le golf et l'île déserte. Ce tome 3 accueille cependant une nouveauté dans les situations récurrentes : la conquête d'une iconique princesse perchée dans un donjon moyenâgeux. Plunk devra donc affronter quelques dragons, faire preuve d'ingéniosité pour atteindre sa belle et parfois déchanter une fois son objectif atteint. Curieusement, ces gags-là ne font pas tant penser au style de Plunk ! qu'à d'autres BD médiévales humoristiques, comme le séculaire (plus de trente-cinq ans, quand même) Dicentim qui s'activait dans Pif.

Bien que le non-sens le plus complet règne dans la plupart des gags, et que l'on retrouve avec plaisir quelques salves de strips en quarts de page (rythmés par le titre Plunk ! et son point d'exclamation - n'oubliez jamais le point d'exclamation), Letzer et Cromheecke font quelques écarts sous forme d'histoires plus « traditionnelles », notamment cette fausse bonne idée du bédétiste traumatisé par son patron mercantile ; un hors-sujet si flagrant (la présence de George Clowny, clin d'œil bien lourd au fan de Nespresso, n'arrange pas les choses) qu'on pourra le considérer comme appartenant à une réalité parallèle, ce qui permettra de savourer d'autant plus facilement le reste, en attendant une quatrième gorgée de Plunk !, que l'on espère plus efficace, moins « bavarde » et plus parlante. Sauf si l'inspiration est tarie, auquel cas il vaut mieux arrêter les frais à temps. Et vous croyez qu'on n'a pas remarqué que la double couverture des tomes précédents avait laissé place à un recyclage promotionnel facile ? Et pourquoi ne pas inviter Tom Carbone dans les pages de Plunk !, après tout ? Mh ?