3.5/10R - Tome 1 - Rachel

/ Critique - écrit par riffhifi, le 25/02/2008
Notre verdict : 3.5/10 - manga gnagnam (Fiche technique)

Tags : rachel tome livres livre jeunesse version litterature

Rachel et ses histoires de mecs, on s'en tamponne un peu. A moins d'être vraiment fondu de l'univers manga, auquel cas on préfèrera sans doute... un vrai manga ?

Manboou, ce n'est pas un nom. En tout cas, ce n'est pas le vrai nom de l'auteur, qui s'appelle en réalité Audrey Fasquel et a mon âge (ce qui vous avance bien). Née à Calais contre son gré, Audrey aurait voulu être mangaka. Aucun doute là-dessus, à voir aujourd'hui le premier tome de la trilogie R, qui sera complétée par Rose et Raul ou Richard ? : Audrey Fasquel / Manboou est Japonaise dans l'âme. Petit format, noir et blanc... R ressemble tellement à ses modèles nippons qu'on a failli catégoriser l'album dans la rubrique manga.

De quoi est-il question ? Rachel sort avec François, qui est beau et gentil mais veut emménager avec elle. Alors elle se demande si elle n'a pas envie de sortir plutôt avec son voisin qui est trop bôôôô. Mais elle a aussi un ex, Richard, qui est beau et gentil aussi, mais un peu moqueur. Et lui il est toujours amoureux d'elle, mais il fait semblant d'être amoureux de Rose. Mais Rose (la colocataire de Rachel), elle sort avec le voisin. Et François a peut-être lui aussi envie d'aller voir ailleurs. Vous n'avez pas suivi ? Alors peut-être que vous n'êtes pas fait pour ce genre de littérature.


A la lecture du résumé, vous aurez compris qu'il s'agit d'une bluette à l'usage exclusif des adolescentes et très jeunes adultes, versées de préférence dans la culture manga. Les autres lecteurs risquent d'y voir une sitcom vasouilleuse et stérile, du type de celles qu'on laisse tourner lorsque la télévision est allumée, mais qu'on regrette d'avoir lorgnées quand elles prennent fin. Une histoire 100% inoffensive qui peut bien se terminer comme elle veut (Rachel finira-t-elle avec François, Raul ou Richard ?), l'univers ne s'en trouvera pas chamboulé. Si on est d'humeur, on s'amusera de la grammaire "kawai" des dessins, à base de petits lapins qui volent quand les personnages sont contents, et on accordera aux principaux protagonistes un certain capital sympathie. Sympathiques mais relativement interchangeables, tous sont jeunes, beaux, cools et romantiques, c'est à se demander pourquoi la vie leur semble si infernale...

L'histoire est, paraît-il, une reprise de 13 rue de l'Espoir, une saga parue dans France-Soir de 1959 à 1972. Honnêtement, on pourra douter du fait que l'intérêt de l'album réside dans ces tribulations internes de jeune fille indécise. Sa particularité
serait plutôt son mimétisme assumé du manga.
Si on goûte le manga en général, peut-être trouvera-t-on plus d'intérêt à cet exercice « à la manière de » (auquel cas il vaut mieux laisser la parole aux collègues d'en face, sans vouloir faire de sectarisme primaire - bon, d'accord, un peu). Mais à en juger par les essais souvent maladroits des auteurs français à faire des comics « à la manière de », on peut douter de leur capacité à répliquer l'univers manga de façon satisfaisante pour l'exégète. Encore une fois, le débat laissera probablement à la rue les amateurs de bande dessinée franco-belge, qui (quoi qu'on en dise) forment souvent une population distincte de celle des mangavores.