7/10Cashback

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 18/01/2007
Notre verdict : 7/10 - Donnant donnant (Fiche technique)

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Le projet Cashback commence en 2004 par un court métrage éponyme. Une petite réalisation de 18 minutes qui révèle le talent évident du scénariste et metteur en scène Sean Ellis, âgé de 34 ans à l'époque. Au programme de ce court : un mélange d'érotisme, de comique et de fantastique. A l'image d'un Darren Aronofsky ou d'un Richard Kelly, le réalisateur anglais se plaît à proposer des visuels marquants, ici avec des images accélérées et un jeu sur le spatio-temporel avec des plans figés. Il aime aussi inviter le spectateur dans une grande intimité avec son héros grâce à une narration tranquille qui caresse doucement nos oreilles et nos esprits. Il faut le dire, pour un court métrage, le Cashback de 2004 vaut son pesant de cacahuètes. Une réussite que n'ont d'ailleurs pas manqué de remarquer les Oscars avec une nomination en 2004 ou encore les festivals de courts métrages de Brest et Lille avec des prix.

Un peu racoleur
De ces artifices esthétiques, Sean Ellis en fait autant usage dans son long métrage, qui sort deux ans après. Il inclut d'ailleurs son court en presque en intégralité, changeant ça et là quelques plans. En stoppant l'avancée du temps, le héros du film Ben Willis, interprété par un acteur lunaire (Sean Biggerstaff, vu dans les deux premiers Harry Potter), se procure des moments pour apprécier la beauté du monde. Cela passe par l'observation des courbes de corps à moitié nus, des lignes de visages immobiles, d'expressions d'un moment. Fréquents, ces arrêts dans le temps constituent autant une force qu'une faiblesse. S'ils mettent en lumière l'éclat d'instants uniques, ils ont aussi des côtés rébarbatifs et prétentieux. Car oui, Cashback est aussi une oeuvre un peu pompeuse, avec son ton un peu irritant qui voudrait absolument en faire un "grand film", notamment au travers de l'utilisation récurrente de grands morceaux de musique classique. Mais Cashback est en outre un projet un peu racoleur. En effet, sous prétexte de réflexion sur la magnificence de la nature des corps humains, Sean Ellis en profite pour nous livrer une avalanche de seins et de lèvres en dessous de la ceinture. Il évite néanmoins de tomber dans la vulgarité, à l'exception d'une ou deux scènes.

Des scènes hilarantes
Niveau scénario, Cashback est donc un peu facile. Comme beaucoup de jeunes réalisateurs avec leur premier film, sur la longueur, Sean Ellis s'enferme dans l'aisance relative et rassurante de la comédie sentimentale. Et si l'histoire d'amour ne manque pas de charme grâce à Emilia Fox (Le Pianiste), elle perd du rythme et surtout de l'originalité, un peu à l'image d'un Garden State. Pourtant, au début du film, Sean Ellis parvient à capter la solitude de l'état amoureux et la dépression de la rupture avec une belle pertinence. De même, il saisit des moments marquants de l'enfance avec une précision percutante, rappelant nos propres souvenirs de cette époque. Pour ce qui concerne la comédie pure, le réalisateur est ultra performant, offrant des scènes franchement hilarantes. Notamment à l'aide de deux personnages propices aux délires les plus stupides possibles : Barry Brickman (Michael Dixon, au sourire aussi crétin que celui de Seann William Scott) et Matt Stephens (Michael Lambourne, au visage... hallucinant de drôlerie). Il est certain que ces moments de légèretés bien trouvés et parfois écrits avec une habilité impeccable ne manquent pas de relever l'impact du film. Pour un ensemble qui donne l'envie certaine de suivre de près ce réalisateur anglais.

En dehors de toute considération artistique, on notera une nouvelle fois, pour la sortie française, une absence d'interdiction aux moins de 12 ans alors que le film contient largement son lot de scènes de nus explicites.

Crédits photos : Gaumont Columbia Tristar Films