7.5/10Le prestige

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 15/11/2006
Notre verdict : 7.5/10 - It's not a trick, it's an illusion ! (Fiche technique)

It's not a trick, it's an illusion !

Christopher Nolan s'est fait connaître avec Memento, un thriller sombre et tortueux magnifié par le retournement de situation final. Dans Le Prestige, le réalisateur anglais renoue avec le genre en adaptant le roman de Christopher Priest qui raconte l'histoire de deux magiciens rivaux prêts à tout pour prouver leur supériorité dans le Londres de la fin du XIXème siècle.

Un tour de magie consiste à détourner l'attention du public pour lui faire voir l'impossible et l'émerveiller. Voilà de quoi vivent les prestidigitateurs : de l'illusion, du spectacle, de l'apparence et de secrets. Dans cet univers du faux-semblant, il ne faut jamais croire ce que l'on voit. Le Prestige ne fait que suivre cette règle. Son déroulement monté en flashback et son scénario sinueux sont construits pour nous tenir en haleine avant le clou du spectacle : la révélation finale. Le numéro vaut les applaudissements tant il est rare de voir un scénario complexe tenir toutes ses promesses et retomber sur ses pattes.

Le film ressemble à un puzzle bien assemblé où chaque pièce s'emboîte parfaitement avec sa voisine. Certes, certains éléments de l'intrigue sont abracadabrants et dévoilent vite une grande partie du mystère mais seuls les plus blasés ne seront pas stupéfaits devant les surprises que révèlent le scénario. Mais le film ne serait rien sans les prestations de Christian Bale et de Hugh Jackman, aussi inquiétants l'un que l'autre. Rarement on aura vu deux héros aussi troubles, tour à tour mari modèle et ordure de première. La présence de Scarlett Johansson, Michael Caine et David Bowie apporte encore en charme et en crédibilité.

Le Prestige est un des thrillers de l'année. Noir, dense, tordu et au final implacable. Ce grand film aurait pu être plus passionnant si les twists avaient été encore plus fous. Mais ne boudons pas notre plaisir. Merci Monsieur Nolan pour ce beau drame complexe à la limite du fantastique.