Casino Royale - Filmographie de James Bond de 1954 à 2008

/ Dossier - écrit par riffhifi, le 07/07/2007

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La filmographie de James Bond de 1954 à 2008

En novembre dernier, avec Casino Royale, les producteurs de James Bond proposaient un redémarrage de la franchise, un "re-boot" destiné à lancer le personnage sur de nouvelles bases. Convaincu ou pas de l'utilité de cette révolution, on peut se pencher sur les 44 ans qui ont précédé Casino Royale, et découvrir avec stupeur qu'on n'y trouve pas forcément autant d'incohérences internes qu'on pourrait le croire...

Avec un peu d'imagination, on peut même considérer que Daniel Craig n'a entamé que le troisième "cycle" depuis le début de la série en 1962 !

Premier cycle : 14 films, de 1962 à 1985

1965
1965
Sean Connery, le gentleman rude

Le premier James Bond découvert par les producteurs Harry Saltzman et Albert Broccoli, qui conservera toujours un statut privilégié dans le cœur des fans, est un écossais assez peu connu du nom de Sean Connery. Depuis le rôle de 007, il a connu la carrière que l'on sait, pour devenir aujourd'hui un acteur très courtisé mais préférant les terrains de golf aux plateaux de tournage.
Sur ses six James Bond (officiels, voir le détail plus loin), cinq sont consacrés à la lutte de James Bond contre le SPECTRE, l'organisation criminelle commandée par le redoutable Ernst Stavro Blofeld. Le seul qui échappe à la règle est paradoxalement le meilleur, et celui qui instaura définitivement les règles du James Bond Film : Goldfinger (1964).
Viril et nonchalant à la fois, Sean Connery impose sa marque de façon indélébile sur le personnage.

1962 : James Bond contre Dr No (Dr No) avec Ursula Andress
1963 : Bons baisers de Russie (From Russia with love)
1964 : Goldfinger (id.), avec Honor Blackman
1965 : Opération tonnerre (Thunderball)
1967 : On ne vit que deux fois (You only live twice) avec Donald Pleasence
1971 : Les diamants sont éternels (Diamonds are forever) avec Charles Gray

1969
1969
George Lazenby, le gentleman tragique

Après On ne vit que deux fois, Sean Connery avait officiellement quitté le rôle. Les producteurs se tournèrent le temps d'un film vers l'Australien George Lazenby, qui à son tour décida d'abandonner le rôle tout de suite après (il n'aimait pas le battage médiatique qui entourait la production, et se fit pousser pour la tournée de promotion une barbe qui le rendait méconnaissable). Sean Connery revint donc en 1971 pour Les diamants sont éternels.
Lazenby avait pourtant la capacité de succéder à Connery, dans un registre assez similaire mais un peu plus physique. Il eut la chance par ailleurs d'être l'interprète d'un des meilleurs films de la série, bénéficiant à la fois d'un casting de luxe, d'un excellent scénario, de scènes d'action d'anthologie (la première poursuite à ski !) et d'un final superbe, en contraste total avec ceux des autres films. Un classique.

1969 : Au service secret de sa Majesté (On her Majesty's secret service) avec Diana Rigg et Telly Savalas

1981
1981
Roger Moore, le gentleman blagueur

Arrive Roger Moore en 1973, auréolé (c'est le cas de le dire) du succès des séries Le Saint et (dans une moindre mesure) Amicalement vôtre. Malgré le changement (progressif) de ton que sa personnalité a occasionné durant ses douze ans de « règne », on peut considérer que celui-ci se situe dans la continuité des aventures de Sean Connery / George Lazenby. En effet, Moore a le même âge que Connery, il est donc tout à fait admissible que le personnage de James Bond, âgé d'une petite trentaine d'années dans Dr No, finisse sa carrière avec une bonne cinquantaine dans Dangereusement vôtre. Cette vision du personnage est confortée par la présence vieillissante de trois personnages périphériques : M (le chef du MI5), Q (le pourvoyeur de gadgets) et Miss Moneypenny. Tous trois sont interprétés par les mêmes acteurs sur cette période de 23 ans, assurant ainsi une continuité rarement vue dans une saga cinématographique !
Si Roger Moore aimait tirer la série du côté de la parodie, on trouve néanmoins dans ces films les plus belles cascades de toute la série. Tout en ayant parfaitement conscience que Moore, sympathique mais pas très sportif, n'était présent sur le tournage que pour les répliques en gros plan...

1973 : Vivre et laisser mourir (Live and let die) avec Jane Seymour
1975 : L'homme au pistolet d'or (The man with the golden gun) avec Christopher Lee
1977 : L'espion qui m'aimait (The spy who loved me) avec Barbara Bach et Curd Jurgens
1979 : Moonraker (id.) avec Michael Lonsdale
1981 : Rien que pour vos yeux (For your eyes only) avec Carole Bouquet
1983 : Octopussy (id.)
1985 : Dangereusement vôtre (A view to a kill) avec Christopher Walken et Patrick Macnee

Deuxième cycle : 6 films, de 1987 à 2002

1989
1989
Timothy Dalton, le gentleman pas gentleman

Le premier vrai rajeunissement du personnage a lieu en 1987, lorsque Timothy Dalton reprend le rôle.
Perdant 15 ans d'un seul coup, Bond est de surcroît gratifié d'une Miss Moneypenny également rajeunie, et d'un univers globalement moins gaguesque que celui des années précédentes.
Peu apprécié à l'époque (et revu à la hausse depuis), son passage ne durera que le temps de deux films...

1987 : Tuer n'est pas jouer (The living daylights)
1989 : Permis de tuer (Licence to kill) avec Robert Davi - le titre original, Licence revoked, fut jugé trop compliqué pour le public américain...

1999
1999
Pierce Brosnan, le gentleman charmeur

Les épisodes avec Pierce Brosnan, bien que produits avec quelques années de retard (Goldeneye ne sortira que six ans après Permis de tuer, une attente record), ne marquent pas de réelle discontinuité avec la période Dalton : Bond a une quarantaine d'années, son contact américain Felix Leiter est remplacé par Jack Wade suite aux évènements de Permis de Tuer, et M est remplacé par une femme pour satisfaire le public féminin des années 90...
Très axés sur le spectacle tonitruant, évitant scrupuleusement les écarts « politiquement incorrects » (misogynie, tabagisme, etc.), les quatre films de Pierce Brosnan recèlent pourtant leur lot de bonnes idées, et l'acteur irlandais est un excellent choix pour le rôle.
En 1999, dans Le monde ne suffit pas, l'acteur Desmond Llewelyn, interprète de Q depuis Bons baisers de Russie (1963), passe la main à John Cleese, ex-Monty Python. La fin du James Bond classique approche...

1995 : Goldeneye (id.) avec Sean Bean et Famke Janssen
1997 : Demain ne meurt jamais (Tomorrow never dies) avec Jonathan Pryce, Michelle Yeoh et Teri Hatcher
1999 : Le monde ne suffit pas (The world is not enough) avec Robert Carlyle, Denise Richards et Sophie Marceau
2002 : Meurs un autre jour (Die another day) avec Halle Berry

Troisième cycle : bientôt 2 films, de 2006 à 2008

2006
2006
Daniel Craig, le gentleman bougon

En 2006, les actuels producteurs de la saga Michael G. Wilson et Barbara Broccoli décident de remettre les compteurs à zéro, en faisant de leur nouveau James Bond un débutant et en adaptant le premier roman de Ian Fleming Casino Royale. Le pari est risqué, mais semble avoir rapporté l'adhésion de beaucoup. On peut regretter la touche d'humour et de fantaisie qui semble avoir désormais quitté le navire, et l'arrivée de la trogne biscornue d'un Daniel Craig plus à l'aise dans d'autres rôles... Mais le nouveau cycle ne demande qu'à faire ses preuves : le deuxième volet est attendu en décembre 2008 !

2006 : Casino Royale (id.)
2008 : Bond 22 (titre heureusement provisoire)

Hors concours : les films non officiels

1967
1967
Casino Royale
en était à sa troisième adaptation en 2006 : en 1954, un téléfilm américain en noir et blanc d'une heure proposait la vision minable d'un agent appelé Jimmy Bond, opposé au redoutable Peter Lorre, qui jouait alors Le Chiffre. Une curiosité trouvable sur le DVD zone 1 de l'autre Casino Royale, celui de 1967 : une parodie échevelée rassemblant les stars comiques du moment, qui interprètent tous un personnage plus ou moins appelé James Bond : Peter Sellers, Woody Allen, David Niven, Ursula Andress (oui !), et le Chiffre est joué par Orson Welles. Le tout est psychédélique et n'a bien évidemment ni queue ni tête.

Le troisième James Bond « hors-série » est sorti en 1983, au même moment que Octopussy : il s'agit de Jamais plus jamais, un remake sauvage de Opération Tonnerre avec Sean Connery en personne, produit par le scénariste original qui détenait les droits de l'histoire. Sans être véritablement mauvais, le film souffre de l'âge de Connery, qui semble être le grand-père de sa partenaire Kim Basinger.

Bien entendu, il faudrait une patience d'ange pour citer également tous les ersatz et parodies de James Bond qui ont vu le jour entre les années 60 et aujourd'hui : OSS 117 (les vrais et la parodie récente), Coplan FX-18, Opération frère cadet (avec Neil Connery, le frère de Sean) ou encore Austin Powers...