Festival de Cannes 2011 : les vétérans, les valeurs montantes et les nouveaux venus

/ Article - écrit par riffhifi, le 21/04/2011

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En 2008, à l'issue de l'annonce du palmarès du Festival de Cannes, nous annoncions : "Rendez-vous l'an prochain pour de nouvelles aventures de Bruno Dumont, des frères Dardenne et de leurs amis !" Tss, quel mauvais esprit : comme si les réalisateurs en lice étaient toujours les mêmes ! Voyons la sélection de cette année... bon ok, Bruno Dumont est dans la sélection Un Certain Regard, les frères Dardenne sont en compétition officielle... En fait, sur les 20 films de la compétition, 12 sont dirigés par des cinéastes ayant déjà eu les honneurs du festival précédemment, et trois d'entre eux sont déjà titulaires d'une (ou deux !) Palme d'Or. Mais la composition est comme toujours très cosmopolite : deux Danois, un Espagnol, un Turc, deux Italiens, deux Belges, un Finlandais, cinq Français, deux Japonais, un Autrichien, une Australienne, un Israélien, une Écossaise et un Américain.

Les vétérans

 

  • Lars Von Trier fait quasiment partie des meubles : il est en compétition pour la huitième fois. En 1984, il remporte le grand prix technique pour Element of Crime ; en 1991, le prix du jury et le grand prix technique pour Europa ; en 1996, le Grand Prix du Jury pour Breaking the Waves ; en 2000, la Palme d'Or pour Dancer in the Dark ; en 2003, il est en compétition pour Dogville ; en 2005, pour Manderlay ; en 2009, pour Antichrist ; et cette année, pour Melancholia, un drame teinté de science-fiction, avec
    Lars von Trier, le Danois vedette
    Kirsten Dunst, Kiefer Sutherland et Charlotte Gainsbourg.
  • Nanni Moretti était déjà en compétition en 1978, pour Ecce Bombo ; après une absence de la Croisette pendant plus de quinze ans, il vient décrocher le prix du meilleur réalisateur pour Journal intime ; en 1998, il est en compétition pour Aprile ; en 2001, il obtient la Palme d'or pour La chambre du fils ; en 2006, il est en compétition pour Le Caïman ; et cette année, pour Habemus Papam.
  • Jean-Pierre et Luc Dardenne obtiennent la Palme d'Or pour Rosetta en 1999, dès leur première sélection, ainsi que la mention spéciale du jury ; en 2002, mention spéciale du jury pour Le fils ; en 2005, deuxième Palme d'Or pour L'enfant ; en 2008, meilleur scénario pour Le silence de Lorna ; cette année, Le gamin au vélo confirme qu'ils aiment mettre des enfants dans leurs titres... mais remporteront-ils une troisième Palme d'Or ?
  • Pedro Almodovar, qu'on imaginerait volontiers en pilier cannois, n'est pourtant en compétition "que" pour la quatrième fois : en 1999, il remporte le prix de la mise en scène et le prix du jury oecuménique pour Tout sur ma mère ; en 2006, celui du meilleur scénario pour Volver ; en 2009, il est en compétition pour Etreintes brisées ; et cette année, La peau que j'habite marque ses retrouvailles avec Antonio Banderas.
  • Nuri Bilge Ceylan, malgré sa notoriété moindre, est à égalité avec Almodovar : en 2003, son Uzak lui vaut le grand prix du jury ; en 2006, Les climats est en compétition ; et en 2008, il remporte le prix du meilleur réalisateur pour Les trois singes. Après avoir été membre du jury en 2009, il présente cette fois Once upon a Time in Anatolia.
  • Paolo Sorrentino, après avoir été en compétition en 2004 et 2006 pour Les conséquences de l'amour et L'ami de la famille, a obtenu le Prix du Jury en 2008 pour Il Divo ; en 2009, il présidait le jury Un Certain Regard. Cette année, son nouveau film s'appelle This must be the place, avec Sean Penn.
  • Aki Kaurismäki remporte en 1996 la mention spéciale du jury pour Au loin s'en vont les nuages, en 2002 le grand prix du jury et le prix du jury oecuménique pour L'homme sans passé, et est en compétition en 2006 pour Les lumières du faubourg ; son nouveau film s'appelle Le Havre.
  • Alain Cavalier remporte dès 1986 le grand prix du jury et la mention spéciale du jury oecuménique pour Thérèse ; en 1993, le prix du jury oecuménique pour Libera Me ; en 2005, le prix Un certain regard pour Le Filmeur ; en 2006, il reçoit à titre personnel le prix France Culture du cinéaste français de l'année ; et son film en compétition pour 2011 s'intitule Pater.
  • Naomi Kawase a reçu la Caméra d'Or en 1997 pour Suzaku, elle était en compétition en 2003 avec Shara, et a obtenu le grand prix en 2007 pour La forêt de Mogari. Cette année, elle présente Hanezu no tsuki.
  • Bertrand Bonello a eu le prix FIPRESCI en 2001 pour Le pornographe, il était en compétition en 2003 pour Tiresia, et son film Cindy était présenté hors compétition en 2005 ; il revient pour lancer dans l'arène L'Apollonide - Souvenirs de la maison close.
  • Lynne Ramsay : en compétition officielle pour la première fois, Lynne a obtenu en 1996 et 1998 deux prix du jury pour ses courts métrages Small Deaths et Gasman ; et en 2002, elle a eu le prix de la jeunesse pour Le voyage de Morvern Callar. Cette année, son film s'intitule We need to talk about Kevin.
  • A égalité avec Nanni Moretti, Terrence Malick est le plus ancien de cette liste de "vétérans" ; mais depuis son prix de meilleur réalisateur pour Les moissons du ciel, en 1978, il n'avait jamais plus été en compétition. Cette année, il revient en lice avec The Tree of Life, interprété par Brad Pitt et Sean Penn.

Les valeurs montantes

 

  • Nicolas Winding Refn, Danois moins
    Nicolas Winding Refn,
    le Danois challenger
    Cannois que Lars von Trier, fait enfin son entrée dans la compétition ; réalisateur de la trilogie Pusher, du brutal Bronson et du contemplatif Valhalla Rising, il est venu avec Drive sous le bras, un thriller interprété par Ryan Gosling et Ron Perlman.
  • Radu Mihaileanu, titulaire de beaux succès publics avec Train de vie, Va vis et deviens, et Le Concert, aura lui aussi mis du temps à être remarqué par le Festival de Cannes. Il est en compétition avec La source des femmes.
  • Maïwenn (Le Besco), actrice devenue réalisatrice, en est déjà à son troisième long métrage, intitulé Polisse.
  • Joseph Cedar, né aux USA, mène une carrière israélienne depuis une dizaine d'années. Hearat Shulayim est son quatrième long métrage, mais seul le troisième (Beaufort) a connu une exploitation dans les salles françaises.
  • Le Japonais Takashi Miike, avec plus de 70 films au compteur, ne semblait pas destiné à intégrer le cercle des réalisateurs récurrents de la compétition. Pourtant cette année, son Ichimei (également appelé Seppuku ou Hara-Kiri), remake en 3D d'un film des années 60, viendra secouer la croisette et aura une chance de repartir palmé.
  • Michel Hazanavicius, dernier arrivé dans la compétition avec The Artist, est le génial auteur de La Classe américaine, détournement culte de grands classiques américains, et le scénariste-réalisateur des deux pastiches respectueux OSS 117 avec Jean Dujardin.

Les nouveaux venus

 

  • Julia Leigh, romancière, présente son premier film Sleeping Beauty.
  • Markus Schleinzer, acteur et directeur de casting depuis une quinzaine d'années, réalise lui aussi son premier film, appelé Michael.