4/10Demon King

/ Critique - écrit par juro, le 12/06/2007
Notre verdict : 4/10 - Pas démoniaque (Fiche technique)

Tags : demon king editeur manga album soo kim

Un sonyung, c'est quoi donc ? L'exemple-type avec Demon King et c'est pas bien glorieux...

Le titre vous ferait presque rire. Et pourtant, Demon King ne se cache pas derrière pour tenter de séduire par des moyens détournés. Tout est sur la couverture. Grands pouvoirs, grande lutte, grande quête sans fin... Et les lecteurs bernés par le phénomène s'en rendront peut-être compte la trentaine de volumes passés. Car l'imagination du couple de manhwagas s'en donne à coeur joie pour surenchérir à foison. Entre héroïc fantasy et baston brutale, l'oeuvre tape dure en révélant parfois un côté insoupçonné.

Salsa du démon

Le Demon King est un messager de la mort. Il a pour mission de conduire les âmes aux royaumes des morts et de détruire toutes les créatures des ténèbres passées illégalement dans le monde des vivants. Il a l'apparence d'un jeune garçon mais pourtant sa maîtrise des arts martiaux fait de lui une redoutable adversaire. Un jour, il découvre qu'à la frontière du monde des morts et des vivants, une faille s'est produite par laquelle les monstres de l'au-delà surgissent dans celui des humains, le voilà donc parti à la chasse avant que la brèche ne reste ouverte en permanence...

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Brrr, un monstre / source : (c)Tokebi.fr

En rigolant à l'avance du scénario, le lecteur avisé n'a pas tort. Demon King ne créera pas le Big Bang scénaristique du siècle nouveau mais offre bel et bien une nouvelle mouture d'aventure à la sauce commune. Rien ne distingue le sonyung d'une autre oeuvre du genre mais rien ne la discrédite non plus. Demon King est juste un manhwa d'action comme il en paraît tellement chez Tokebi. Les rares dialogues font la part belle à de longues tirades sans le sens tout de même comblé par l'humour absurde... uniquement dans les premiers volumes. Ceci dit, Demon King s'embourbe dans des longueurs en nous offrant les traditionnels combats face à une puissance démoniaque dont l'intérêt se montre quelconque lorsque la dizaines de volumes s'étale sous les yeux. Peu ou pas d'intérêt au final...

Rire démoniaque

Le protagoniste concentre les attentions et se trouve sujet à toutes les intrigues, profitant de ses pouvoirs et sa grande « bouche » pour régler ses comptes. Autour de lui se crée un groupe progressif dont les personnages secondaires ne remontent pas véritablement le niveau. L'intrigue s'enfonce dans le déjà-vu et la surenchère pour faire des détours par rapport à ces objectifs de départ (comme tout série rapportant des sous-sous). Forcément, derrière, la frontière est mince pour dire que la qualité de l'oeuvre ne réside que sa capacité à proposer des combats de haute volée, entraînant à plus d'un titre. Un bon point impossible à enlever au manhwa... même si c'est bien l'un des rares.

Le dessin acceptable au début se dégrade continuellement dans les volumes suivants. Le rythme a eu raison des efforts du dessinateur. Les traits épais font peur à voir sur certaines cases mais l'ensemble se révèle plutôt acceptable. Le niveau du SD rappellerait presque Yongbi ou Yureka par sa drôlerie au second degré mais l'humour du trait sert plus à confondre les personnages lors des situations trop sérieuses, apportant une touche de sympathie entre deux giclées de sang.

Demon King est moins mauvais que la couverture pouvait le laisser penser. Néanmoins, la langueur de l'intrigue et sa durée illimitée jusqu'à plus soif rendent le manhwa d'une qualité inférieure. De la baston parfois bien illustrée et puis c'est tout. Au bout d'un moment, l'envie de passer à autre chose se fait sentir, si ce n'est celle de laisser tomber une série trop commune.