3/10Diabolo

/ Critique - écrit par juro, le 12/06/2007
Notre verdict : 3/10 - Diabolo gum (Fiche technique)

Tags : diabolo diabolos baguettes ficelle livraison axe jonglerie

Deux démons et des tas d'humains à raisonner avant de tuer. Génial comme concept...

Une des modes du moment dans le microcosme du manga consiste à proposer des mangas sur le gothique et l'horreur, l'un mélangé à l'autre, pour un bilan peu glorieux, voire désastreux. Grand amateur du genre, Soleil ne semble pas s'en lasser et fait paraître Diabolo. Erreur presque fatale tant le manga manque cruellement d'un peu de tout pour remplir son rôle dans sa catégorie.

Démons-tration de faiblesse

Afin de sauver son cousin, Ren et son partenaire Rai ont vendu leurs âmes au démon Diabolo. Ce pacte confère au premier le pouvoir ultime d'attaque et le pouvoir ultime de défense au second. Mais cette transaction a un prix : la folie gagne les hommes à partir de 17 ans et un an plus tard, ils atteignent le point de non-retour ....

Et non. Contrairement à toute attente, Diabolo n'est pas un manga sur l'adresse de sportifs du dimanche tenant deux bâtons raccordés par une ficelle entre leurs mains. Fort dommage. Car ce Diabolo s'enfonce littéralement très bas dans les ténèbres sans parvenir à se redresser une fois tombé dans les limbes. Le couple de mangakas à l'origine de l'oeuvre crée des chapitres faits de bric et de broc pour tenter de raconter une histoire tout à fait quelconque mélangeant gothique, fantastique et horreur soft. Les intrigues sont à dormir debout mettant des chasseurs de démons (eux-mêmes futures créatures sataniques) à la traque de graines de démons pour les empêcher de nuire. Autant le sujet a été traite mille fois, autant cette fois-ci est la fois de trop enfonçant toutes les portes ouvertes pour exploiter le thème de l'horreur à tout va...Diabolo (c) Soleil
Diabolo (c) Soleil

Que Diable !

Le couple des héros est tout droit sorti du stéréotype du genre « buddy manga » avec le brun ténébreux calme et réfléchi et le petit blond autant dynamique que rapidement énervant. Les autres personnages ne réalisent que des apparitions sporadiques l'espace de un ou deux chapitres avant de disparaître subitement passés à la moulinette par les deux protagonistes. Le fil rouge de Diabolo réside uniquement dans le fait de connaître le passé des deux héros, dévoilé par bribes peu parlantes tout du long. Bref, on s'ennuie pas mal à la lecture du manga qui manque aussi de rythme.

Ce n'est pas non plus par son trait que Diabolo surprendra. C'est de l'ultra convenu pour ce type de manga avec des personnages sans réel originalité, répondant aux canons du genre, sans démériter. Dans la lignée d'un Clamp sans flagornerie shojô. Quelques scènes d'horreur soft peuvent apporter un léger plus dans le domaine mais c'est bien faible pour un rendu graphique peu convaincant.

Un manga sans réelles qualités et surtout aux défauts sautant gravement aux yeux pour ne pas laisser insensible devant son incompétence à mettre une intrigue intéressante en valeur. Diabolo se fourgue dans un sale pétrin les deux pieds dedans et on ne voit pas comment il pourrait s'en sortir...