5.5/10Diên Biên Phu

/ Critique - écrit par juro, le 28/07/2010
Notre verdict : 5.5/10 - Reporter de guerre (Fiche technique)

Tags : dien phu bataille guerre viet francais minh

L'horreur de la guerre au Vietnam d'un point de vue nippon.

Dans un Vietnam ravagé par la guerre, un jeune appelé Américano-Japonais, servant comme photographe de guerre au sein des troupes US, va faire la rencontre d’une jeune mais redoutable combattante vietnamienne, virevoltant dans les airs avec son sabre et décimant les "envahisseurs". Tous ceux qui l’ont vu sont morts, sauf lui...

Dien Bien Phu
Dien Bien Phu
Diên Biên Phu
représentait un lointain souvenir historique de la victoire vietnamienne sur les français pour se libérer du poids de la colonie. Désormais, c’est aussi le titre d’un seinen manga sur la guerre du Vietnam entre les GI’s et les Viêt-Cong. Sanguinolent à souhait, cette guerre sans fin se trouve condensé dans un titre qui n’en évoque qu’une partie. Par contre, l’odeur du sang et du massacre est présent à chaque page rendant insoutenable la lecture. L’auteur évoque des thèmes aussi divers que la liberté de la presse, l’art de la photographie ou encore la cruauté des soldats étasuniens.

L’auteur évoque cette ultra violence avec un sourire en coin, ce qui rend particulièrement désagréable certains aspects de la lecture, rabaissant certains guerriers au rang d’animal alors que le récit n’en avait pas besoin pour se montrer suffisamment dur. Dans le genre, Cat Shit One rendait mieux compte de la souffrance engendrée par les combats. Parfois inutiles, les propos de l’auteur corrompent la très bonne entrée en matière de one-shot. D’autant plus que la conclusion reste en suspens…

Toujours à la recherche d’un nouveau genre pour renouveler son intérêt, on comprend que le magazine de prépublication Ikki ait voulu présenter Diên Biên Phu à son lectorat car son côté très arty et son rapport à l’Histoire ne peuvent laisser indifférent. L’auteur ne cherche absolument pas à séduire avec ses traits très encrés et rondouillards, à cent lieux de représenter une quelconque réalité mais bien une folie brute. La postface nous donne son lot d’explications sur ce choix voulu.

Avec sa ligne éditrice courageuse Made in, Kana offre une diversité notoire. Ce Diên Biên Phu en est l’exemple même mais il peut heurter par certains côtés et notamment son ambiance salace. Néanmoins, une vraie réflexion s’engage après cette lecture sur un thème prédominant : quelle vie pour les enfants soldats suite à la guerre ?