7/10Ikki Mandara

/ Critique - écrit par juro, le 27/11/2009
Notre verdict : 7/10 - Itinéraire d'un coeur d'artichaut (Fiche technique)

Tags : manga tezuka ikki mangas osamu mandara histoire

En l'an 1900, le peuple chinois subit à la fois les malversations d'un gouvernement corrompu et incompétent et une terrible sécheresse. La révolte gronde !

Pourtant, l'impératrice Cixi réussit à rediriger la colère du peuple contre les puissances occidentales qui s'immiscent un peu trop dans les affaires intérieures chinoises. Sanniang est la fille d'un pauvre fermier de province. Elle doit fuir son village après le meurtre du percepteur des impôts. Elle se joint à la troupe de rebelles - appelés les Boxers - dirigée par une femme : Huang Lian. C'est le début d'une grande aventure pour Sanniang faite de combat, de rivalités, de déceptions mais également d'amour et d'aventure ! Ces péripéties la mèneront dans toute la Chine et la feront participer à son essor !

Ikki Mandara
Ikki Mandara
Kana a encore eu le nez creux en publiant un nouveau Osamu Tezuka. Avec Ikki Mandara, l'auteur se renouvelle complètement... une fois de plus. Une gigantesque fresque historique dont le personnage principal se trouve être une femme. Passant par la Chine et le Japon, ce seinen nous montre les plus grands événements auxquels ont été confrontées les peuplades concernées. Et ceci se révèle passionnant ! A chaque nouveau chapitre, Sanniang œuvre dans de nouveaux univers allant de l'armée chinoise aux militants anarchistes. Par amour et parfois par bêtise, ce personnage naïf mais tellement sincère avance au gré de ses rencontres, se laissant porter par le cours de la vie. Comme dans Ayako ou Barbara, Tezuka livre un titre où la vision féminine prend le contre-pied de la pensée dominante de l'époque. Seulement, le livre demeure inachevé et forcément cela laisse pointe de déception...

Tezuka livre du Tezuka avec un trait seinen incisif pour les personnages masculins et un autre beaucoup plus arrondi pour évoquer la grâce féminine de Sanniang, dont l'ambiguïté entre masculinité et féminité ne la fait paraître pour aucun des deux. Si bien que son physique la laisse en personnage extérieur nous faisant profiter un maximum de son point de vue sur les événements. Pour le reste, du grand classique dont Gringo serait aussi un autre exemple.

Ikki Mandara laisse songeur car si Tezuka a encore voulu se lancer dans une grande saga par laquelle il avait déjà connu le succès, celle-ci ne connait pas le même succès sans doute à cause de son personnage pas forcément très charismatique mais ô combien original. Fort dommage, Tezuka semblait encore avoir beaucoup de choses à nous conter...