3/10Initial D - le manga

/ Critique - écrit par juro, le 28/03/2004
Notre verdict : 3/10 - D comme daube (Fiche technique)

Tags : initial manga takumi akina vol volume shigeno

Vroouuuuum ! Le tuning ! Ces grosses voitures aux cylindres décuplés et ces rassemblements de milliers de conducteurs si fiers de posséder une voiture particulière. Parmi eux, la majorité s'intéresse juste à exhiber leur monstre tandis qu'une petite minorité s'évertue à aller toujours et encore plus vite avec des moteurs poussés à l'extrême sur les routes dangereuses. Replaçons le contexte au pays des samouraïs pour se rendre compte que le tuning est aussi une attraction. C'est dans le monde de fierté du street racing qu'Initial D nous plonge avec une succession de défis entre conducteurs pour déterminer le plus rapide d'entre eux... un concept qui a beaucoup inspiré le public japonais pour en faire une série incontournable comme Prince of Tennis... mais comme dans ce cas, l'engouement nippon est démesuré pour une oeuvre sans classe.

Road trip

Initial D
Initial D
Au Mont Akina, les courses entre pilotes chevronnés ne cessent de se dérouler tous les week-ends. Les locaux, les Akina Speedstars, semblent dépassés par l'arrivée massive de stars du volant. Devant l'impossibilité de relever le défi qui leur est proposé, une seule solution apparaît : faire confiance à la légende urbaine d'un mystérieux pilote local qui dévale la montagne à toute allure. Personne n'irait alors soupçonner Takumi Fujiwara, un lycéen de dix-huit ans assez rêveur et ne connaissant rien aux voitures ni à leur langage d'être ce génie du volant. Le jeune homme ne fait que livrer le tofu familial dans la région... par conséquent, il connaît les routes du coin par coeur qu'il aborde au volant de sa Trueno 86, une vieille voiture encore performante... à une vitessse hallucinante.

Takumi n'aime pas conduire, il ne trouve donc rien d'exceptionnel à ces performances mais un soir le démon de la vitesse le pousse à rivaliser avec un street racer reconnu. Sa vcitoire est totale. La légende de la 86 prend forme et la rumeur annonce que les plus grands street racers ont tendu l'oreille vers cet exploit... c'est le début d'Initial D qui ne cessera de proposer ce genre de duels au clair de lune entre un conducteur doué et des adversaires organisés en équipes, désireuses de battre le nouveau phénomène.

Le personnage de Takumi complètement décalé du monde dans lequel il évolue apporte une touche de sympathie au manga par rapport aux autres pilotes aux dents rayant le bitume. Seul un trio est au courant de son potentiel. Son meilleur pote Itsuki, censé être le personnage comique mais qui n'apporte rien au manga, auquel il faut ajouter Bunta, le père de Takumi et Kouichiro Iketani, leader des Akagi Speedstars. Le premier est le mentor de Takumi au niveau de la conduite et entretient une relation combinant rivalité et complicité avec son fils, ce qui va progressivement développer le goût de sa pousse pour la conduite. Le second est en totale admiration devant le talent du jeune homme et cherche à le recruter dans son groupe malgré les réticences de Takumi. Bien sûr, le shônen va aussi introduire une histoire d'amour en faisant entrer le personnage de Mogi Natsuki, pour laquelle Takumi fond littéralement.

Le scénario n'est pas franchement passionnant. Les duels montrent une succession de courses de voitures entre la pauvre 86 de Takumi et des monstres toujours plus performants en face, autant dire que cela devient rapidement redondant. Quelques éléments de surprises, le langage et les techniques spécialisées dans le street race, des courses au coude à coude et des descriptions détaillées de voitures uniquement japonaises... et voilà, le tour du manga est rapidement réalisé. Les courses restent tout de même un moment privilégié pour se rendre compte que l'auteur s'est attaché à retranscrire le rythme effrené de la course. Défis, courses en cycle, encore et encore et encore... rien de bien excitant.

Excès de vitesse

Le dualisme du dessin de Shuichi Shigeno est assez palpable avec des représentations pitoyables en ce qui concerne les visages ronds et peu détaillés des personnages auxquels viennent s'ajouter des disproportions assez énormes. Au contraire, les voitures ou les décors sont bien travaillés. Le pire reste quand même la représentation des personnages à "tête de patates", ne manifestant que de rares émotions quand il passe en mode super deformed... du grand art qui s'apprécie au 583e dégré.

En gros, Initial D est d'un intérêt faible avec un humour et un dessin à ranger au placard pour un résultat qui est bien loin de ce à quoi on pouvait s'attendre pour une série qui connaît autant de volumes. Initial D s'est développé sur (bientôt) quatre saisons pour la série animée, deux OAV et un film. Cela ne semble pas prêt d'être fini... reste à voir si l'anime, lui, vaut un peu plus le coup.