7/10Kamiyadori

/ Critique - écrit par Djak, le 16/10/2006
Notre verdict : 7/10 - Go Go Gadget (Fiche technique)

Tags : kamiyadori manga sanbe kei tome album kurokawa

La série Kamiyadori, tout comme son auteur Kei Sanbe, ne devait sans nul doute, avant sa sortie en nos contrées, ne rien dire à personne. Pourtant, le mangaka a déjà eu le droit à une publication d'une de ses précédentes séries chez l'éditeur Soleil / Vegetal Manga. Testarotho, nom dudit manga passa alors inaperçu en raison d'une édition déplorable, d'un marché du manga pas encore aussi populaire et avouons-le d'une histoire peu convaincante.Dans Kamiyadori, Kei Sanbe reprend les mêmes thématiques et ressorts que dans Testarotho et offrant un travail plus abouti qui donne envie au lecteur de s'y attarder.

Kamiyadori
Kamiyadori
Dans un futur plus qu'apocalyptique, les humains ont dû s'adapter à leur nouvelle vie après qu'un virus mystérieux, le Kamiyadori, ait changé leur vie quotidienne. Transformant les personnes contaminées en dangereuses créatures féroces, le virus et ses résultats sont pourchassés sans relâche par une branche de l'armée spécialisée dans le nettoyage et les interventions musclées. Kamiyadori nous narre les aventures de Gadget et de son mentor, deux chasseurs de virus aussi atypiques qu'efficaces.

Au premier abord, rien de bien original en vue. Le pitch de départ reste dans la lignée classique de ce que les mangakas et éditeurs proposent depuis belle lurette. Pourtant, passé le premier volume, l'auteur parvient à se détacher un peu des poncifs codes habitue ls et à livrer une histoire plaisante qui réserve son lot de surprises. Attention toutefois à ne pas se leurrer, Kamiyadori, à l'instar de nombreuses séries ou plus proche même de Testarotho offre son lot de personnages aux protubérances mammaires découvertes, des personnages qui bien que charmants, ont l'air tout droit sortie d'un jeu vidéo... Au final, le lecteur ressent une certaine gêne à la lecture du manga coincé entre un ton et certains personnages "shônen" et une histoire sombre et glauque "seinen". Le mélange des genres prend alors mal et ce n'est pas la silhouette alléchante et souvent parfois dénudée des naïades de l'histoire qui nous convaincra. Dit comme cela, le constat semble plutôt négatif.

Heureusement, Kamiyadori recèle de nombreuses qualités qui en font un manga agréable. D'une part, l'histoire est lancée tambour battant sans réel temps mort (Il faut dire que 5 volumes ne laissent pas le temps à la digression). Celle-ci est en outre assez intrigante et pousse le lecteur à avancer dans le récit. Rajoutez à cela des personnages bien tordus, flirtant entre la folie et la drôlerie, des scènes de combats originales dans des décors qui le sont encore plus et vous comprenez que le titre est loin d'être indigeste.
Entre complôt kabalistique, scénario de fin de monde, église complotrice et unité d'élite mystérieuse, Kamiyadori intrigue et ne déplaira pas. kei Sanbe sait où il va, preuve en est le déroulement de l'histoire au volume 03 tout comme les passés des personnages présents sous forme de flashbacks

Même constat concernant le style graphique du manga qui à l'image de son scénario est de qualité mais trop hétérogène. Certes, l'auteur maîtrise son dessin, possède un style particulier et arrive à créer des personnages qui ne manquent pas de chien mais qui parfois ne collent pas avec le ton donné du scénario. Dommage une fois de plus car Kei Sanbe s'en sort plutôt bien graphiquement en arrivant à bien remplir ses cases, à retransmettre l'ambiance et l'atmosphère sombre et "crade" du manga. Les scènes de combats sont dynamiques et claires, bien mises en scène. En fait, seules les coupures dans le dessin représentées de façon caricaturale, voire SD sont malvenues et font complètement ressortir le lecteur de l'ambiance installée.
Kurokawa est fidèle à son habitude et propose une édition nickel. Pages couleurs, jaquette, bref tout le toutim habituel.

Au final, Kamiyadori est une série plaisante à lire qui plaira sans aucun doute à la majorité. Les plus réfractaires se laisseront sûrement séduire par la petite touche de fan service chère au mangaka. La série étant courte, n'hésitez pas à la tester.