4.5/10Kare First Love

/ Critique - écrit par aonako, le 15/02/2006
Notre verdict : 4.5/10 - First lovey-dovey (Fiche technique)

Tags : love first kare miyasaka kaho karin manga

Kare First Love ? Mais de quoi cela peut-il bien parler ? Vraiment, quel suspense ! Oh, bah tiens ? Un indice ! C'est sous-titré "histoire d'un premier amour". Allez, mettons en avant mes talents de détective. Une jeune fille banale va tomber amoureuse d'un garçon plutôt populaire ? Gagné ? En tout cas, voilà encore un titre qui s'annonce comme étant une tartine dégoulinante de guimauve. Beurk.

Kare First Love
Kare First Love
Beurk, c'est effectivement ce que les garçons se disent en voyant Karin Karino, l'héroïne "binoclarde" de notre histoire. En effet, elle pas vraiment été gâtée par la nature et ne fait rien pour s'arranger. Plutôt pâle physiquement et transparente caractériellement parlant, sa vie sentimentale est, comme on s'en doute, au point mort. Snif. La question existentielle du premier amour ne lui avait même pas effleuré l'esprit jusque là, et c'était justement pour s'en éviter les désagréments qu'elle avait choisi d'intégrer un lycée pour filles. Oui mais voilà, Karin va comprendre bien vite que les filles entre elles, c'est rien de moins que des chiennes. Inecredibeule. Et une autre vérité plus ou moins contestable : les mecs sont des sales pervers. Mais quelles révélations ! Heureusement, Karin va tomber sur la catégorie pervers gentil, si si, ça existe ! Aoi Kiriya est certes obsédé par le sexe faible, comme tous les adolescents de son âge, sauf que ben voilà, ce brave garçon il sait voir au-delà des apparences (et de la culotte en coton de Karin) et remarquera la beauté intérieure de notre héroïne. Avouons que ce n'est vraiment pas facile de lui trouver de l'attrait tellement elle est plate et ennuyeuse mais bon. Et voilà, c'est le début d'une romance prévisible où les obstacles sont une fois de plus bien classiques : fausse meilleure amie, méchants parents, études, etc...

Kare First Love fait partie de la prestigieuse catégorie "shôjo dont on rit volontiers" et de ce point de vue là, ce manga bat tous les records. Il permet en effet d'expérimenter quelques petits jeux applicables seulement au genre shôjo, malheureusement. Un de mes favoris par exemple : deviner la suite de l'histoire. Rien de plus simple. Faisons un test : Karin se fait accoster en pleine nuit par deux types qui ont bien envie de tenter leur chance avec elle. Que va-t-il, ou plutôt que doit-il se passer la page suivante ? Vous avez bien deviné, le héros doit déambuler aussitôt pour la sauver. Kare First Love regorge de situations prévisibles et c'est tant mieux car le jeu devient encore plus amusant. Mais le titre présenté va encore plus loin et permet un divertissement bien plus grand. En effet, vous pouvez tout à fait vous amuser à compter le nombre de scènes pompées à d'autres mangas du même genre comme Peach Girl ou Mars. Bref, que du bonheur...

Comme Kaho Miyasaka a usé de tout son talent pour nous divertir (sans le vouloir sûrement), le dessin en pâtit forcément. Non pas qu'il soit spécialement moche, il est tout simplement banal. Et manque d'originalité tout comme l'histoire. Alors il est bien difficile de dire quoi que ce soit au niveau graphique tant il laisse de marbre. En revanche, on ne peut pas louper les habituels carrés, cette fois noirs, de Génération Comics qui revient encore plus fort pour faire de l'édition approximative.

Pour conclure, allons-y plus franchement. Kare First Love est un shôjo pitoyable, une copie ratée qui manque honteusement de saveur. L'auteur ferait bien d'engager d'urgence une scénariste pour que ses histoires ressemblent à quelque chose. Mais de toute façon, le shôjo est un genre qui se démarque rarement par son originalité et les bonnes vieilles recettes marchent toujours.