7/10Kongoh Bancho

/ Critique - écrit par Oxido, le 17/07/2011
Notre verdict : 7/10 - Un vrai Banchô ! (Fiche technique)

Tags : kongoh bancho suzuki nakaba manga kana editeur

Auteur et dessinateur de plusieurs petites séries au Japon (Ultra Red, Rising Impact,...), Suzuki Nakaba n'avait encore jamais été publié en France. C'est chose faite avec Kongoh Bancho, manga mélangeant humour et violence avec dextérité !

Akira Kongoh n'est pas un lycéen comme les autres, il sort littéralement du lot pour ainsi dire. De par son imposante stature, sa masse musculaire hors norme, sa coupe de cheveux tape-à-l’œil et son regard perçant, il ne passe pas inaperçu. Pour preuve, à peine arrivé dans le quartier de Chiyoda, il se fait repérer par Hinako, jeune lycéenne prenant des photos à tout va de choses qu'elle trouve bizarres... Et à son grand désespoir, ils se retrouveront dans la même classe au Lycée Rai Mei. Mais Akira est à Tokyo dans un but précis, démanteler une organisation secrète qui a mis au point un projet, « Le projet des 23 districts ». Les leaders de chaque district sont appelés « Bancho ». Leur but, conquérir Tokyo et propulser un des 23 Bancho à la tête du pays afin d'établir un nouvel ordre. Les membres de l’organisation portent tous un tatouage représentant un phénix. Akira les recherche tous.

Kongoh Bancho
Kongoh Banch tome 1

Dès les premières pages, le ton est donné, comiques de personnages et comiques de situations s’enchaînent pour être rejoints plus tard par des scènes de violences sanguinaires. Du comique, de la violence et un héros complètement hors norme, qui, malgré son apparence de caïd, se révèlera être un géant au grand cœur. Il ira jusqu’à combattre tout un groupe de Yakuza, tout en portant une berline sur son épaule, simplement pour que l’un d’entre eux présente ses excuses auprès de Tsukimi, petite sœur d'Hinako, pour avoir déchiré un dessin. Quel savant mélange a-t-on là ? Tout simplement un manga qui ne se prend pas au sérieux ! Et cela ne va pas en s'amenuisant, notre héros amoureux des flans aura durant son périple à affronter toutes sortes de Bancho, allant du respectable Iaï Bancho (le iaïdo est un art martial japonais consistant à dégainer son sabre et trancher son ennemi en un seul mouvement) au Nenbutsu Bancho (le nenbutsu est un culte d'adoration envers Bouddha), qui se sert de son énorme ventre en forme de ballon de baudruche pour lancer ses attaques, en passant par Gôriki Bancho, jeune fille singulière se servant d’haltères géantes pour asséner ses coups à ses adversaires. Des combats qui s'enchaînent à vitesse grand V, au point qu'il n'y a pas un chapitre sans bastons, et desquelles Kongoh Bancho, comme il sera surnommé par la suite, sortira en général un peu trop facilement vainqueur, hormis celui à la fin du tome deux, qui lui donne un peu de fils à retordre... Une certaine routine qui pourra en agacer certains. Malgré cela, le scénario n'en est pas moins bon pour autant.

Kongoh Bancho
A gauche Hanazawa, à droite une de ses sous-fifres
Côté dessin, comment ne pas évoquer cette couverture, qui, disons-le franchement, est répugnante à souhait ? Mais, comme le dit le proverbe, "L'habit ne fait pas le moine". A l'intérieur, nous découvrons un dessin très old school : des visages et des expressions typés, le côté rétro d'Akira, ou encore le fait que bon nombre de personnages soient des géants (cf. Hokuto no Ken). Ce style vieille école ne fera sans doute pas l’unanimité, mais il demeure indispensable à cette atmosphère décalée qu'a voulu mettre en place Suzuki Nakaba. Concernant l'édition, la reliure est des plus basiques, aucune page couleur n'est présente, mais notez cependant que les deux premiers volumes sont disponibles en un pack édition limitée, dans lequel se trouvent quatre sous-bocks. Quelle drôle d'idée...

A l'image d'Akira Kongoh, ce manga est hors normes, sans pour autant être révolutionnaire. Un mélange de shônen pour le côté comique, de seinen pour le côté violence sanguinaire, le tout accompagné d'une touche old school et voilà le résultat : un manga (et un auteur) qui ne se prend pas au sérieux ! Malgré son style particulier, cette série de 12 tomes mérite votre attention.