7/10Mirai no Utena, la mélodie du futur

/ Critique - écrit par juro, le 24/07/2007
Notre verdict : 7/10 - Chansonnette (Fiche technique)

Tags : utena hiwatari mirai saki futur melodie manga

Un petit shôjo qui ne payait pas de mine et qui surprend en bien.

Saki Hiwatari possède une reconnaissance pour sa série en deux pans Réincarnations - Please save my Earth qui reste son must en matière de shojô. Global Garden ou Magie Intérieure n’auront pas eu le même impact avec des fortunes diverses pour la qualité de chacun de ces titres. Mais s’il en y a bien un à faire rejaillir du lot, c’est Mirai no Utena, la mélodie du futur qui reprend un thème cher à la mangaka, la ligne du temps.

Timeline

Takeru Matsuyuki est un élève de troisième doté d’une grande imagination. Mais, pour se consacrer à l’élaboration de son jeu de rôle, la Dynamique du Zéro, il néglige malheureusement la préparation du difficile concours d’entrée au lycée. Jusqu’à maintenant, il étudiait sans conviction, avait une petite amie par convention, mais soudain, lors de la journée porte ouverte du lycée Hanami, il va éprouver un véritable coup de foudre pour la jolie Ichigo Suzunari, élève dans une autre école ! Des sentiments inconnus vont naître dans son cœur…

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Mirai no Utena (c) Akata
Et ce pauvre Takeru va déguster. Autant pour le côté dramatique que pour celui lorgnant vers la comédie romantique, Saki Hiwatari parvient à tirer de ses personnages beaucoup de bonnes idées. Le premier volume fait office de curiosité car le shôjo exploite un thème plus rare traité avec humanité, la perte d’un proche par un adolescent et le rejet qui en découle. Le deuxième tome prend une tournure totalement différente pour retomber dans le classique du shojô sans pour autant revenir aux extravagances dont savent faire preuve une grande part de mangakas. L’intrigue étant abordée d’un point de vue masculin, il y a moins d’apitoiement sur les peines de cœur. Du coup, Mirai no Utena évolue différemment, plus vite, en mieux. C’est un shôjo sans en être tout à fait semblable aux autres car les personnages présentent une maturité vraie, parlante, ressentie à travers leurs actes et leurs paroles. Par contre, toujours autant de fleurs volantes à chaque apparition de nouveau personnage…

Passé, présent, futur…

Takeru parviendra-t-il à conquérir Ichigo ? Lorsque des personnages imparfaits se plaisent avec pudeur, ça donne Mirai no Utena. Pas d’histoire d’amour à sens unique, pas de prise de tête démentielle, on a l’impression de retrouver une narration à la Rumiko Takahashi (Maison Ikkoku) par instants. Et même si l’histoire prend un chemin parfois tortueux avec l’apparition d’un thème fantastique fortement exploité par la suite, le manga garde son discours plutôt plaisant car bien introduit auparavant dans la vie de Takeru. Le personnage de Zen développe le thème du temps introduisant brillamment le fait que le protagoniste doit grandir suite aux drame vécu mais surtout qu’il est maître de son destin. Important pour la suite… Cependant, ce côté fantastique dérange un peu et fait perdre tout de même de l’intensité à l’intrigue.

La mangaka se fait plaisir sur le SD pour illustrer ses blagues. Son trait ressemble à celui de Natsuki Takaya (Fruits Basket) avec un côté moins explosif. Les émotions sont bien plus couchées sur le papier avec rigueur et le trait met bien en valeur ces personnages. Inversement, le remplissage est quasiment absent, le découpage en petites cases semble parfois représenter un fourre-tout peu convaincant pour un ensemble graphique juste satisfaisant. Et toujours ces bouquets de fleurs surabondants tombant dans l’excès…

Mirai no Utena, la mélodie du futur crée un moment de lecture divertissante. Pas totalement convaincant sur certains points graphiques mais abordé avec simplicité pour en tirer un manga suffisamment attrayant pour être considéré comme un bon shojô.