8/10Rainbow

/ Critique - écrit par juro, le 21/04/2010
Notre verdict : 8/10 - Somewhere over the rainbow (Fiche technique)

Tags : rainbow ubisoft arc ciel siege anglais formation

Dans le Japon d'après-guerre, sept adolescents abandonnés de tous, poussés à la délinquance par la misère et la rage, sont enfermés ensemble dans une cellule de la maison de correction de Shio, réputée pour être un modèle de réinsertion. Mais ils découvrent bien vite que c'est en réalité dans un enfer de violence et d'humiliation qu'ils ont été jetés par les institutions naissantes de ce pays en ruines. Pour survivre aux épreuves insurmontables qu'ils rencontrent, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, et garder l'espoir qu'un jour, un arc-en-ciel viendra percer le ciel noir...

 

Rainbow
Rainbow
La prison, dure et éprouvante, telle qu'elle est représentée dans les esprits, trouve un écho assez formidable avec Rainbow. Les rixes, les arnaques, la violence psychologique mais surtout une histoire d'amitié entre sept adolescents prisonniers (comme les couleurs de l'arc-en-ciel) pour divers larcins mais soudés et prêts à tout pour en faire baver à leurs matons et autre dirigeant pénitentiaire complètement détraqués. Le Japon d'après guerre vit mal sa défaite et les esprits les plus fous ne sont pas toujours derrière les barreaux. Etat de fait avec cette histoire dans laquelle le courage, la résistance et la rébellion sont des thèmes majeurs... Ces sept ados perdus devront passer outre leurs différences pour faire bloc face à l'autorité malsaine, tout un programme... Même si la tournure de l'histoire prend un côté parfois gnangnan avec une violence empirique, Rainbow arrive à captiver par une ambiance particulière : des clairs obscurs si particulier aux prisons, des personnages simples (voire simplistes) mais caractéristiques du genre humain.

Ka­ki­za­ki offre un trait appréciable. Il crée une ambiance entre quatre murs qu'on arrive à ressentir tels que dans les meilleurs films de prison. La dureté est visible au moindre détail. Même si sa prison aurait pu être encore plus glauque, à la manière de Tsutomu Nihei, elle dégage un profond sentiment de malaise auxquels s'ajoutent des visages défigurés après quelques scènes de matraquage intensifs. Cela sent le sang et la haine mais aussi parfois la liberté et l'amitié. Comme quoi entre quatre murs, tout est possible, surtout avec un auteur possédant un sens de l'intrigue intéressant.

L'édi­tion de Kaze se révèle être une bonne surprise. En dépit de quelques passages convenus et deux ou trois lieux communs, Rainbow se montre sous de bons auspices. Déjà paru chez Kabuto il y a quelques années, la série reparaît aujourd'hui sous un autre label et en série animée. Et avec un rythme de parution décuplé...