5.5/10Le Roi Venu d'Ailleurs

/ Critique - écrit par juro, le 26/01/2007
Notre verdict : 5.5/10 - Roi de pique (Fiche technique)

Avec un design très clampien et une intrigue qui y ressemble aussi, Le Roi Venu d'Ailleurs se trouve tout de suite catalogué dans un genre pour en sortir bien difficilement. Si elle en possède les qualités autant que les défauts, l'oeuvre de Fujino Moyumi met en scène une approche des thèmes différente mais dans un ensemble relativement confus et désordonnée, créant une lecture mitigée...

King for a day...

Le roi venu d'ailleurs
Le roi venu d'ailleurs
Incapable de sortir un son de sa flûte, la petite Matsuri disait à qui voulait l'entendre qu'elle était « magique ». Mais le jour où elle réussit à lui faire émettre une note, elle vit apparaître devant ses yeux un garçon étrange qui était à la recherche de son « petit compagnon ». Celui-ci s'appelle en fait Valmu et est l'héritier du trône d'un royaume lointain. Toutefois, afin de devenir roi, il doit collecter toutes les pièces d'un symbole, quête qui va l'obliger à partir en exil dans notre monde. Cependant, réussir cette quête tout seul n'est pas une mince affaire et Valmu aura besoin d'aide. Et pour les Matsuri, Mueno et Yutaka, cette rencontre pourrait mettre un terme à leur solitude.

Embrouillé. C'est un peu le sentiment qui ressort après la lecture du Roi Venu d'Ailleurs. L'avalanche de personnages développé dans les premiers instants de l'intrigue n'aidant pas forcément à comprendre ce qui se passe, qui fait quoi, etc... Les questions basiques se posent encore par la suite, ce qui s'avère plutôt étonnant pour un shônen immédiatement qualifiable d'atypique. Tout se goupille plus ou moins mais il manque une ligne directrice concrète, les événements s'enchaînent sans que l'on ne sache trop comment ni pourquoi. Assez désopilant un temps, la pseudo trame du manga commence à lasser et se résume finalement à une chasse aux esprits venu sur Terre. Ah ? Bah comme quoi, un shônen restera un shônen... L'ensemble de personnages est représenté par un panel d'enfants mal dans leur peau qui s'initieront à la découverte les uns des autres à travers une épreuve fantastique pour accéder au trône d'un royaume inconnu dont Valmu apparaissait comme l'héritier le plus probable. Mais tout sera rapidement remis en cause...

... Fool for a lifetime

Si l'impression première est d'assister à peu près à un remake de Card Captor Sakura, rien n'est proposé pour l'infirmer. Et Fujino Moyumi en joue. Sans conteste. Graphiquement, les personnages n'ont rien à envier aux héros du studio Clamp, les monstres conservent ce petit côté kawai qui a fait la joie de nombreux lecteurs, l'esprit s'en dégageant est tout à similaire aussi et le résultat s'avère à peu près aussi efficace. Les enfants apparaissent relativement jeunes et le dessin leur donnant même forme de visage ne contribue pas à les rendre vraiment persuasifs dans leur discours. Tout est fait pour être... joli. Les monstres et les personnages secondaires ont cette touche que les mangakas savent plaisantes aux yeux des fans. Tenues en pagailles, « Pikachu-ïsation » des esprits, etc... Ca fait beaucoup pour le scénario !

Mais le dessin rattrape en partie la note par les mêmes aspects qui lui font défaut au niveau scénaristique. L'originalité des monstres et le trait plaisant de Moyamu Fujino tendent à prouver que la mangaka impose son style avec beaucoup de conviction, mettant en avant ka question servant de sous-titres en avant : « Est-ce un mirage de l'enfance ou la vérité que tous les adultes ont oubliée ? ». A travers cette interrogation, l'auteur passe subtilement de la réalité du monde des enfants à un autre beaucoup plus fantaisiste et imaginaire, rendant des esquisses s'exprimant dans un contexte plus verdoyant, échappant à l'urbain morose de la ville réelle.

Le Roi Venu d'Ailleurs apparaît comme une lecture bizarre, pas désagréable mais qui ne ressemble pas à la masse mensuelle de shônen paraissant dans l'édition actuel, ce qui est sans doute sa seule et unique caractéristique pour paraître sur le label Kabuto (orienté seinen) et non Tokebi. Mais il reste difficile d'apprécier ce shônen à son plein potentiel tellement le défaut de narration constitue un grave manque à certains instants clés de l'histoire. Et pour tout dire, cela reste juste moyen...