4/10Samurai Rising

/ Critique - écrit par juro, le 07/09/2005
Notre verdict : 4/10 - Samouraï risible (Fiche technique)

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Quand Taïfu Comics a eu la bonne idée de faire paraître des mangas, ils ont choisi le shônen comme angle d'attaque principal. Au beau milieu de la pelletée de titres moyens de l'ensemble du genre, Taïfu a bien du mal à se faire son trou et ce n'est pas Samurai Rising qui nous fera échapper à la règle immuable du shônen de samouraïs malheureusement un poil trop prévisible et caricatural du genre. Dommage car le dessin correct méritait d'illustrer l'histoire plus originale à travers le Japon « médiéval du XXI° siècle dans lequel l'envahisseur prend une forme diamétralement opposé à celle à laquelle on pouvait s'attendre...

Rise to the flop

Samurai Rising
Samurai Rising
L'archipel nippon est en autarcie sous la coupe d'un shôgun. Sans aucun contact avec l'extérieur, le pays n'a pas évolué et reste encore à l'époque médiéval avec ses illustres familles de guerriers parés de gloire et d'honneur formant des samouraïs pour défendre les valeurs communes. Parmi eux, Zanjûro Kiriyama est l'exemple type du modèle de samouraï qui ne peut s'empêcher de faire bouillir son sang lorsqu'un de ces amis est grièvement blessé à cause de la parade du shôgun. C'est aussi à ce moment que les « envahisseurs », avec à leur tête Seven, débarquent de nulle part (ou de l'Enfer, c'est pareil) en voulant mettre à feu et à sang ce pays préservé, c'est sans compter sur les fidèles défenseurs de l'ordre nippon.... la guerre ne fait que commencer et le voyage de l'apprenti samouraï Zanjûro aussi...

Le scénario est conventionnel en mettant aux prises un héros borné mais généreux à l'épreuve d'une quête qui semble trop grande pour lui. Bien évidemment, d'autres viendront s'ajouter à la grande aventure mais sans réelle personnalité marquante ni originalité flagrante, l'ensemble s'orchestre entre combats et défis de langues bien pendues et malveillantes agrémentés de grimaces évoquant la détermination, la douleur ou la haine et plus rarement la joie. Les personnages manquent d'un grain de folie qui leur permettrait de ne sortir que des répliques ultra plates. Cependant, l'ennui ne guette pas, l'action est présente et l'intensité suffisamment parlante pour tenir en éveil. Mais à choisir parmi la masse de shônen, difficile de croire que Samurai Rising possède assez d'arguments pour rentrer dans la lutte. Seul le méchant bien givré a le mérite de relever le niveau par des réactions inattendues même si pas toujours très convaincantes.

Samurai decreasing

Question dessin, Shûtarô Yamada prend tout de même le soin de trouver quelques angles intéressants et assez détaillés. Le découpage correct rend les actions suffisamment claires pour suivre mais le dessin des personnages se ressemble, tous bénéficiant d'une tête similaire et peu travaillée, à l'exception du shôgun en parfait sosie de Prince. Insuffisant pour prendre un plaisir complet mais tout juste pour faire passer le temps, la qualité de Samurai Rising se trouve dans le fait que l'action omniprésente laisse oublier sur le moment les autres défauts. En prenant parti de traiter le samouraï sous son angle d'attaque le plus caricatural, la multiplication des gros plans sur l'expression du personnage était une évidence mais celles-ci sont tellement peu diverses qu'elles en deviennent prévisibles. D'autant plus que la petite touche fantastique du scénario a du mal à trouver un fondement dans le dessin...

L'édition est plutôt bonne avec un papier plutôt agréable au toucher et un lettrage clair même si quelques planches restent légèrement obscures, ce qui donne au final un shônen parmi la masse des autres existants dans le même genre d'autant plus que Samurai Rising ne se démarque pas du reste. Bref, une lecturette sans plus de consistance qu'elle ne comptait en proposer. Un point, c'est tout. Banzaï.