8.5/10Fraggle Rock

/ Critique - écrit par riffhifi, le 02/05/2008
Notre verdict : 8.5/10 - It rocks (Fiche technique)

Tags : fraggle rock henson jim company voix manipulation

Les Muppets sans le côté people... Fraggle rock était LE show musical pour enfants des années 80. Jim Henson était un boss.

On ne sait jamais ce qui va faire peur aux enfants. Une génération entière a été traumatisée par Téléchat, sa poubelle parlante et son matou plâtré ; et le plus gros générateur de cauchemar pour le bambin que j'étais fut E.T. l'extraterrestre. Entre autres trouilles imprévisibles, il y avait également Fraggle rock. Car le constat général est là : les marionnettes peuvent facilement effrayer le marmot qui n'y voit souvent qu'un visage monstrueux, inhumain. Fraggle rock, création du génial Jim Henson à qui on doit également le Muppet Show, Sesame street et le film Dark Crystal, a ceci de particulièrement inquiétant que ses héros ont des yeux en bille de loto et vivent dans une grotte étrange et rocailleuse. Sans être à proprement parler menaçant (ils s'aiment tous et chantent tout le temps), leur aspect échevelé et halluciné avait de quoi m'angoisser à l'époque...


Avec le recul, Fraggle rock est une série tout simplement brillante, magique, un show musical enthousiasmant et inventif dans lequel l'aspect enfantin et moralisateur ne gâche pas un seul instant le plaisir de l'adulte qui s'y plonge. Les Fraggles sont un peuple vivant dans les murs d'un vieil inventeur et de son chien Croquette (Sprocket en v.o.), partageant leur monde avec les tout petits Doozers, des créatures fanatiques de construction, et les Gorgs, de gros patapoufs qui cherchent à emprisonner les Fraggles qu'ils croisent. On remarquera que la série étant une coproduction franco-américano-canadienne, le rôle de l'inventeur ("Doc") est joué par Gerard Parkes dans la version US et par Michel Robin dans la version française, les deux partageant le même décor et la même marionnette de chien. Dans la version britannique néanmoins, Doc est remplacé par un personnage appelé Captain et vivant sur un île (joué par Fulton Mackay).

Les intrigues font régulièrement penser aux Shadoks, avec leur goût prononcé de l'absurdité : on s'amuse principalement des comptes rendus de voyage d'Oncle Matt, parti découvrir le monde des humains avec ses yeux de Fraggle... Ainsi, il paraît que les parapluies sont des engins destinés à faire tomber l'eau du ciel quand on les pointe en l'air ! A travers cette absurdité ambiante, les histoires abordent néanmoins des thèmes aussi variés que louables : la haine entre les peuples, l'épuisement des ressources naturelles, l'amour, l'ambition, etc.

Avec près de 100 épisodes (96 pour être exact), la série distilla sur cinq ans une bonne humeur qu'on peut s'injecter en boucle encore aujourd'hui. Le générique, entendu une fois, reste en tête durant une bonne semaine, et le reste des chansons donne également une pêche peu commune. La série animée et la bande dessinée qui en furent tirées ne peuvent évidemment pas rivaliser avec the real thing. Quant au long métrage, Brian Henson (fils de son père) en parle depuis 2005, mais on ne sait pas s'il faut réellement l'espérer...