Festival Minimum - 1er mars 2008

/ Compte-rendu de concert - écrit par Danorah, le 02/03/2008

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La critique de la première soirée du premier Festival Minimum.

Quand le tout jeune label Minimum se met en tête d'organiser son tout premier festival, ce sont pas moins de 10 groupes ou artistes qui se retrouvent conviés à la Maroquinerie en ce début de mois de mars morose. Le tout réparti sur deux soirées. La première, dont il est question, a vu se produire, par ordre d'apparition : Alban Dereyer, Fugu, David Mead, Luke Temple et Jim Noir.

Planning serré oblige, on aura manqué le début de la prestation d'Alban Dereyer. Ce qui ne nous a pas empêchés de l'apprécier à sa juste valeur : celle d'un songwriter pop/folk juste et touchant. Accompagné de son complice Vincent, Alban parvient à mettre en valeur des compositions aussi simples qu'efficaces, du genre de celles qui vont droit au cœur sans passer par le cerveau. De la douce mélancolie de Give It a Try aux tonalités plus guillerettes de Someday, on passe un excellent moment en la compagnie de ce sympathique duo vocal et instrumental (guitare acoustique et piano à l'honneur pour une jolie tranche d'intimisme), à la cause duquel le public était d'ailleurs tout acquis.

Vient ensuite Fugu, qui assure la transition vers des sonorités plus rock, guitares électriques et basse à l'appui. Le début du set décoiffe plutôt pas mal. Blackwall, petit bijou pop entraînant, fait son petit effet, donne envie de sautiller et de chanter à tue-tête. Dommage que sur la longueur, l'inspiration s'essouffle un peu. (Mention spéciale pour L'Allemagne, relativement exaspérante, tant dans sa version studio disponible sur MySpace que dans sa version live.) Heureusement, les autres titres, qu'on croirait tout droit venus d'Outre-Manche, méritent un peu plus d'éloges, et l'impression globale que dégage ce jeune groupe sera finalement plutôt positive.

David Mead, chapeau melon et costume noirs, fait ensuite son apparition. Le bonhomme ne manque ni d'allure ni de bagout, et s'attire rapidement la sympathie du public. D'autant plus que lui et son piano s'en sortent plutôt bien : de jolies percées vocales dans les aigus, des compositions variées... et une classe presque comparable à celle de son homologue britannique siffleur, Andrew Bird. Dommage que la prise de risque que constitue la substitution du piano par un ukulélé se révèle moins convaincante... On retiendra les imparables Hard to Remember et Hallelujah I was wrong, moins orchestrées qu'en version studio (forcément...) mais tout aussi efficaces.

C'est alors au tour de Luke Temple (le petit chouchou de l'auteure de cette critique, il faut bien l'avouer) de faire son apparition sur scène. Et là, ça ne rigole plus. Le petit Luke a bien grandi depuis son passage sur cette même scène en première partie de Shearwater, fin 2006. Ses compositions ont gagné en volume (impression renforcée, il est vrai, par la présence d'un deuxième musicien/homme-orchestre pour étoffer les arrangements) ce qu'elles ont perdu en facilité d'approche. Ce concert est en effet l'occasion pour le jeune songwriter de présenter son nouvel album, Snowbeast, dont la sortie est prévue pour le 3 mars 2008. La part belle est donc faite aux Serious, Saturday People et autres The Owl Song qui peuplent ce nouvel opus. Si People Do fonctionne toujours aussi facilement, d'autres titres se révèlent plus difficiles à appréhender, notamment durant ce live où la voix de Luke Temple n'a pas semblé au meilleur de sa forme. Impossible, pourtant, de nier la qualité de ses chansons, qui se boivent comme du petit lait, pour peu qu'on prenne la peine de s'y immerger, ce que l'on fait avec grand plaisir.

Pour finir, Jim Noir débarque sur scène, avec son bonnet enfoncé sur la tête et sa bonne humeur communicative. Le set démarre encore une fois sur les chapeaux de roue, de quoi nous faire revenir sur les a priori plutôt négatifs que l'on avait eus à l'écoute des quelques titres proposés sur MySpace. Cette fois les guitares électriques sont nettement à l'honneur, et l'énergie est au rendez-vous. Toujours pour cause de planning serré, il nous sera impossible de rester jusqu'à la fin de la soirée, mais on en a suffisamment entendu pour avoir envie d'en savoir plus sur ce fameux Jim Noir - jusqu'ici inconnu au bataillon. Promis, on le tiendra à l'oeil (et à l'oreille).

Que conclure, alors, sur cette soirée ? Disons que la programmation, très (trop ?) homogène, fait la part belle à une pop/folk/rock ciselée, à la fois exigeante et accessible. On aime ou on n'aime pas, mais on ne pourra pas reprocher au label Minimum d'avoir donné dans la facilité. Nous, on a aimé, et on est plutôt fiers de voir le logo Krinein trôner en bonne place sur l'affiche du festival. Rendez-vous donc demain pour la seconde soirée, que l'on souhaite au moins aussi bonne que celle-ci.